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Le Parlement européen
relève que l’Organisation mondiale de la santé reconnaît l’infertilité comme une maladie qui peut avoir des effets graves tels que la dépression; souligne que la stérilité est en augmentation et touche actuellement environ 15 % des couples; invite par conséquent les États membres à garantir aux couples le droit d’avoir un accès universel à un traitement contre l’infertilité.
Résolution du Parlement européen, “L’avenir démographique de l’Europe”, 2008
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L’Association «SOS Infertilité» réunit des personnes ayant des problèmes de fertilité qui, exclusivement en régime de volontariat, déroulent depuis 2008 la campagne «L’infertilité est une maladie. Avoir un enfant ne doit pas être un luxe» afin de responsabiliser la classe politique roumaine en ce qui concerne le problème grave et en même temps ignoré de l’infertilité.
La campagne «L’infertilité est une maladie» a reçu le prix spécial pour la responsabilité sociale dans le domaine de la Santé, au Gala des Prix «Carol Davila» 2009. Notre page web a obtenu des prix aux sections «le meilleur blog collectif» et «le plus populaire blog» du concours RoBlogFest 2009 et s’est qualifiée également dans la finale de la section «Company and Brand Blogs» de Webstock Awards 2009.
CONTEXTE ET ENJEUX
On se propose de tirer un signal d’alarme quant à la gravité d’un problème que de nombreuses familles de Roumanie doivent affronter: l’infertilité. Les personnes qui se confrontent avec des difficultés relatives à la fécondité ne bénéficient pas du support pour les investigations et le traitement de la part de l’Etat roumain, en dépit du fait qu’ils payent des assurances santé et que l’infertilité soit une maladie reconnue par l’Organisation mondiale de la santé.
Actuellement, les citoyens roumains doivent payer intégralement et à leur compte les procédures médicales comme l’insémination artificielle (IA) ou la fertilisation in vitro (FIV), y compris les analyses préliminaires et les médicaments afférents. Leurs coûts sont énormes si on les rapporte aux revenues moyens d’une famille roumaine; à titre d’exemple, la valeur totale d’une tentative de FIV varie entre 1400 et 3000 euros, dépendant de l’hôpital et de la procédure /des médicaments. Une procédure de FIV est une expérience extrêmement difficile pour un couple, du point de vue physique, mais surtout du point de vue psychique, une expérience qui s’aggrave dramatiquement au moment où on ajoute un obstacle financier insurmontable.
Les pays européens possèdent une législation claire liée à la santé de la reproduction. Au-delà des aspects éthiques et de la protection de l’embryon qui sont très bien réglementés, il ne faut pas négliger les coûts des procédures nécessaires en vue de la reproduction humaine assistée, qui sont aussi inclus dans les programmes de santé publique. Dans ces pays, au nom de la solidarité sociale, l’Etat soutient, à travers les impôts et les taxes payés par les citoyens (u compris les citoyens affectés par l’infertilité), jusqu’à six tentatives de fertilisation in vitro ou inséminations artificielles per couple. Par exemple, concernant les techniques de fertilisation in vitro, l’Autriche soutient financièrement quatre tentatives, la Belgique – six, le Danemark – trois, la France – quatre, la Hongrie – cinq, etc.
Par contre, dans la Roumanie européenne des années 2010 n’existe pas un cadre législatif pour réglementer ce domaine si sensible. En effet, en Roumanie règne la loi de la jungle en ce qui concerne l’AMP, suivant le principe «tout ce qui n’est pas interdit, est permis», ce qui permet à certains médecins d’expérimenter de diverses procédures.
Notre but est de signaler à la classe politique roumaine le fait que l’adoption d’un cadre législatif et le financement de l’AMP par le système de sécurité sociale est un aspect urgent et une revendication légitime.
Les réussites de la campagne
Sur le plan politique, les principales actions qui se sont déroulées dans le premier an d’existence du Groupe d’Initiative «SOS Infertilité» ont été les suivantes :
- Correspondance et des entretiens en ligne et directs avec des personnalités politiques qui ont manifesté leur intérêt envers le sujet de l’infertilité. Le groupe d’Initiative «SOS Infertilité» a obtenu l’appui politique concernant la cause de l’infertilité de la part des suivants parlementaires : Adrian Tutuianu, Alin Popoviciu, Anca Boagiu, Catalin Croitoru, Daniel Barbulescu, Daniel Geanta, Doina Silistru, Dumitru Oprea, Elena Mitrea, Ioan-Nelu Botis, Iulian Badescu, Iulian Urban, Luminita Iordache, Sever Voinescu, Sonia Draghici, Sulfina Barbu, Tudor Ciuhodaru, Valeriu Alecu, Victor Boiangiu. En plus, il y a eu plusieurs rencontres et le soutien de la part de Dr. Cristian Irimie, secrétaire d’Etat dans le Ministère de la Santé.
- Entretien avec le conseiller d’Etat, Bujor Bogdan Teodoriu, le directeur du Département de Politiques économiques et sociales de l’Administration présidentielle et avec le conseiller présidentiel, dr. Virgil Paunescu, le directeur du Département de Santé publique, de la même institution.
- La pétition collective (qui compte plus de 5000 signatures) a été envoyé à une série d’institutions nationales et internationales : la Présidence de la Roumanie, au chef du gouvernement roumain, au Secrétariat général du Gouvernement, au compartiment Social-Santé, part du Bureau du Premier Ministre au Ministère de la Santé, à la Caisse nationale de l’Assurance Maladie au Ministère du Travail, de la Famille et de la Protection sociale, au Ministère de la Jeunesse, aux Commissions de Santé des chambres du Parlement.
Sur le plan médiatique, la campagne «L’infertilité est une maladie» s’est faite voir, entendre et lire:
- Radio-TV: émissions d’impact (des journaux, reportages, talk show, débats, la plupart d’eux diffusés en prime time) au ProTV, TVR1, Antena1, Antena3, RealitateaTV, Radio Romania Actualitati, Radio Bucuresti, Deutsche Welle, B1TV, EuropaFM, Radio France Internationale – RFI, etc.
- Presse écrite – articles dans des quotidiens et hebdomadaires, nationaux et régionaux, tels: Dilema Veche, Adevarul, Evenimentul Zilei, Curentul, Monitorul de Sibiu, Gazeta de Sud, Observator de Constanta, Foaia Transilvana, Monitorul de Suceava, Jurnalul National, Ziua, Viata Medicala, Revista Tabu, etc.
- En ligne: realitatea.net, stirileprotv.ro, antena3.ro, europafm.ro, hotnews.ro, ziare.com, mediafax.ro, desprecopii.com, eva.ro, allpress.ro, babyonline.ro, atitudinea.ro, sanatateatv.ro, info-sanatate.ro, medicalmanager.ro, informatiamedicala.ro, sfatulmedicului.ro, newsreport.ro, severpress.ro, topsanatate.ro, superbebe.ro, infopro.ro, gandul.ro, romanialibera.ro, etc.
Après seulement dix mois, notre combat a eu un impact si important, que le groupe d’initiative a décidé de poser les bases de l’Association «SOS Infertilité» et le blog qui existait sur une plateforme gratuite a changé de location sur un domaine web propre: www.infertilitate.com
En octobre 2009, dans un contexte très médiatisé, les premiers effets de la lutte «SOS Infertilité» ont commencé à être visibles: le Ministère de la Santé a annoncé publiquement le début d’un programme à travers lequel un nombre (insuffisant, du notre point de vue) de couples vont bénéficier d’une premier fertilisation in vitro gratuite. Parallèlement, l’Association «SOS Infertilité» a commencé les pourparlers dans le cadre de la Commission de Santé de la Chambre des Députés pour élaborer un cadre législatif dans le domaine de la reproduction humaine médicalement assistée, en respectant les principes de bioéthique et les lois nationales et internationales.
Nous allons continuer à militer afin d’obtenir le soutien de l’Etat roumain pour les couples ayant des problèmes de fertilité et pour faire financer via le système de sécurité sociale les traitements pour l’infertilité, en suivant les pratiques de l’Union européenne.
Bon courage et bonne chance, Mesdames! :-)